L’allongement de la durée de la vie, alliée à la fragilité actuelle des
couples, fait que, aujourd’hui, tout le monde a été, est, ou sera
célibataire », constate Marie- France Hirigoyen, psychiatre et
psychanalyste. Voilà qui aide à se sentir moins seul… Mais tous les
coeurs solitaires vivent-ils la même situation ? Évidemment non. Le
célibat s’appréhende différemment selon qu’il est choisi ou subi : «
Vivre seul permet à certains d’explorer leur liberté, tandis relations
que d’autres restent hantés par un amour perdu, observe la philosophe
Chantal Thomas, auteure de Comment supporter sa liberté
(Rivages, “Poche”, 2000). Mais la société vous range sous la même
bannière, ce qui est très violent. » Selon son âge, le célibataire est
regardé différemment. Avant 30-35 ans, il est considéré comme épris
d’indépendance. Après, les regards deviennent soupçonneux. En
particulier pour les femmes. Sylvie, 38 ans, le résume très bien : « Si
vous vivez seule, c’est que vous êtes invivable ! » Ou alors, que vous
avez été abandonnée… Et si ces poncifs avaient vécu ? Et si cette
période de célibat était l’occasion d’apprendre à mieux se connaître, à
apprivoiser sa solitude, à mieux cerner ses vrais désirs pour aller,
peut-être, vers un nouvel amour plus satisfaisant ?
« Le célibat ? Faire ce que je veux, où je veux, quand je veux, avec
qui je veux », lance en riant Florence, 50 ans, dix ans de vie en solo,
après une vie de couple entamée à 18 ans. Une vision joyeuse que ne
partagent pas tous les célibataires. « Rien de plus difficile à
supporter que sa liberté, confirme Chantal Thomas. En couple, les
personnes se plaignent souvent d’en manquer, mais une fois seules, elles
n’en profitent guère, comme si cela leur faisait peur. »
Pourquoi
? « Une fois libérés de la contrainte de la vie à deux, nous voilà
sommés d’assumer nos propres choix, explique Sophie Cadalen. Nous
préférons rêver notre vie que la vivre, parce que passer à l’acte nous
entraînerait vers l’inconnu. C’est une façon de garder le contrôle. » Et
puis, si le célibat est mal vu, la liberté l’est encore plus. Elle fait
même grincer des dents autour de soi : « Depuis que nous avons opté
pour la garde alternée, j’ai une semaine pour moi, et mes amis me
poussent sans arrêt à trouver quelqu’un de stable, s’amuse Isabelle, 38
ans. Je les soupçonne fortement d’être jaloux de ma liberté. » Pour
pouvoir la savourer, il s’agit d’abord de l’assumer…
visiter mon blog / http://www.celibatairesdunet.blogspot.com
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